top of page

Risque de rencontre jusqu’à accueillir la vie

par François Clavairoly

Entretien vidéo

Entretien livre

Risque de rencontre jusqu'à accueillir la vie

 

« Le plus beau risque est la rencontre jusqu’à accueillir la vie. La rencontre personnelle avec quelqu'un. C'est peut-être ça le secret de cette affaire-là. Et là tout change avec le regard, avec le ton de la voix, la petite ride qui se lève, le sourire ou bien au contraire l'étonnement. C'est l'aspect humain, être pleinement humain, voilà c'est la chose…Mon rôle est d'être le lien, de faire du lien, d'être le « ET » dans la conversation…Ce qui me fait rêver justement est la recherche du sens… je me sens comme un agent de liaison…Je pense que quand l’on voit un réfugié, nous avons en face de soi une figure christique. Il faut faire gaffe, faire très gaffe. Aujourd'hui nos démocraties oublient cela avec des législations de plus en plus inhumaines. Ce n'est pas bien parce que justement elles oublient ce qui a porté l'intuition démocratique à savoir l'attention à la personne dans la détresse...Recevoir ce qui advient même les pépins et les épines, savoir quoi en faire, cela oui. Là il y a du travail et il y a vraiment une humanité qui peut se construire à travers ce à quoi nous sommes appelés à consentir… »

Témoignage en Risque de Chance, le 18/11/2025 à Suresnes de François Clavairoly, pasteur de l'Église protestante unie de France, ancien président de la Fédération Protestante de France (2013-2022), ancien aumônier des prisons de la Région Nord, président de l'université populaire des religions de Nîmes.

En tant que pasteur, fils et petit-fils de pasteur, papa d’un pasteur, ancien Président de la Fédération Protestante de France, gros diplômé de théologie, époux d’une théologienne, ancien prof et aumônier de prisons, rapprocheur d’églises, etc., pouvez-vous me dire quel est le plus beau risque dans la vie svp ?

 

Le plus beau risque est la rencontre personnelle avec quelqu'un. C'est peut-être ça le secret de cette affaire-là. Que malgré toutes les choses de la vie, comme vous dites, les diplômes, les institutions, les histoires, c'est la rencontre avec telle personne à tel moment à tel endroit. Et là tout change avec le regard, avec le ton de la voix, la petite ride qui se lève, le sourire ou bien au contraire l'étonnement. C'est l'aspect humain, être pleinement humain, voilà c'est la chose.

 

Avez-vous un exemple vécu ?

 

Je l'ai vécu en particulier dans le travail d’aumônier de prison parce que là c'était assez direct, roboratif. C'est la rencontre avec quelqu'un qui était trafiquant de drogue, pas de haschich mais de choses un peu plus lourdes. Il m'expliquait directement combien sa responsabilité n'était en rien engagée dans cette affaire-là et que les personnes qui lui achetaient ces produits étaient tout à fait responsables de ce qu'elles faisaient. Lui n'était qu'un marchand intermédiaire. Donc ce dégagement de toute responsabilité m'avait étonné, presque sidéré. Après dans la conversation les choses se sont un petit peu complexifié et nous avons pu aller un peu plus loin que cette espèce de refus d'être, justement, pleinement humain de sa part.

Comment le vivez-vous et qu'est-ce qui est vraiment important pour vous, voire plus grand que vous ?

Je l’ai mal vécu parce que je me sentais vraiment désarmé, sans argument, avec le sentiment de courir le risque d'être moralisateur ou donneur de leçons. En fait, de cette conversation se sont déplacées nos deux manières d'être. La mienne d'abord car je me suis trouvé idiot d'insister sur sa responsabilité et lui s'est, je crois, trouvé enfermé dans sa posture de caïd, enfin de chef. A un moment donné on a parlé d'homme à homme, simplement.

 

Quelle est votre contribution au monde, votre mission, votre vocation ? Je l'appelle votre étoile, pour répondre à la question simple de mon livre « Que fais-tu là sur le passage » ?

 

Je me suis souvent posé cette question comme beaucoup depuis longtemps car ce n’est pas une question très originale, mais en y réfléchissant je me suis dit que dans le milieu où je suis, car je ne suis pas dans n'importe quel milieu, je ne suis pas polyvalent, dans le milieu religieux et interreligieux mon rôle est d'être le lien, de faire du lien, d'être le « ET » dans la conversation. Quand je suis avec des protestants de parler avec d'autres protestants et les catholiques, quand je suis avec des catholiques de parler avec des juifs, avec des juifs de parler avec les musulmans. Être le lien qui fait rebondir la chose pour élargir. C'est Esaïe « Elargis l'espace de ta tente ». Moi je suis en train de tirer les cordages pour que ça aille plus loin mais c’est tout. Là les ennuis commencent parce qu’il faut dialoguer, discuter, négocier. Ce n’est pas simple mais je me sens comme un agent de liaison.

Qu’est-ce que vous reconnaissez en vous-même, par vous-même qui vous donne le goût de vivre ?

 

Ce qui me donne le goût de vivre...

Livre d'Or et trace magique 

Sur un petit carnet d'or chaque témoin a laissé sa trace du jolie moment de vie partagé lors de l'entretien.

LOR FC.JPG

« Cher Cyr-Igaël,

vous m'avez étonné et en confiance vous m'avez permis de dire mille choses.

Bravo pour votre sérieux et votre projet.

Succès à vous !

 

François Clavairoly »

© 2021 Risque de Chance - Design by mathilderondot.com

Suivez le mouvement #risquedechance !

  • LinkedIn Risque de Chance
  • Facebook Risque de Chance
  • Youtube Risque de Chance
  • Instagram Risque de Chance
  • Twitter Risque de Chance
bottom of page