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Risque de rupture

par Vincent Montagne

Entretien vidéo

Entretien livre

Risque de rupture, par Vincent Montagne.


« Le plus beau risque de ma vie a été la bienveillance. »


Témoignage Risque de Chance, le 18/07/2019 à Paris, de Vincent Montagne, entrepreneur, PDG de Média Participations, président de l’association de la chaîne KTO, président du Syndicat national de l’édition.

Peux-tu me dire, s’il te plaît, quel est le plus beau risque dans la vie ?

S’il est un risque que je me suis attaché à prendre, pendant ces trente années d’édition, c’est de mettre chaque jour à profit pour faire des rencontres nouvelles. Mon métier m’y incite par définition. Un livre, c’est un prototype. Chaque livre est une histoire nouvelle. Personne ne peut savoir à l’avance si le livre convaincra son lecteur. Donc, ce sont d’abord des rencontres avec des auteurs, et notre métier d’éditeur est d’abord de provoquer la rencontre entre un auteur et ses lecteurs. Le résultat étant imprévisible, c’est une richesse qui conduit à l’humilité.

En tant que patron d’entreprise, vous devez faire des budgets avec vos éditeurs. La question est : « Comment les interroger dans leurs choix éditoriaux sans les déstabiliser ? ». Car si, en tant que patron, vous émettez un doute sur leurs lancements de titres, c’est la catastrophe. Vous avez en face de vous quelqu’un qui ne sait pas à l’avance si son livre va réussir. Si, en plus, vous manifestez votre inquiétude, comment voulez-vous qu’il ne panique pas ? Donc, l’une des choses qui font la richesse de ce métier, c’est que la prise de risque y est totale, permanente, quotidienne.

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Est-ce un risque de chance de diffuser la parole chrétienne ?

Dans l’exercice de mes responsabilités, c’est extrêmement utile. Je suis sensible à l’analyse de Max Weber sur l’esprit du capitalisme et l’éthique du protestantisme. La culture chrétienne du chef d’entreprise est la culture de l’humilité par la remise en cause permanente qu’elle engendre. Si l’on ne se remet pas en cause en permanence, si l’on ne voit pas les conséquences de ses actes à court et à long terme, on ne peut pas progresser. Dans les racines chrétiennes se trouvent tous les fondamentaux qui permettent de construire une civilisation, dans le respect de chaque personne quel que soit son niveau. Ne pas le faire conduit à ne plus considérer que les paramètres financiers, ce qui est destructeur. Il suffit de lire saint Paul aux Galates. « Il n’y a plus ni juif ni grec. Il n’y a plus ni esclave ni homme libre. Il n’y a plus l’homme et la femme, car tous vous ne faites plus qu’un. » La logique de l’homme libre centré sur le Christ vous donne cette incroyable liberté de vous remettre en cause et de vivre dans l’entreprise un certain nombre de valeurs essentielles. J’en prendrai une seule, le pardon. Le pardon, dans l’entreprise, se vit à tous les niveaux. C’est le patron qui se plante et à qui personne n’ose le dire. C’est déjà un problème. Cela veut dire qu’on sait qu’il ne sera pas capable de pardonner ou de demander pardon. Dès lors, tout est vicié : on va contourner les problèmes. Dans une réunion, quand vous êtes dans la logique de ne pas perdre la face – chose que l’on peut comprendre, mais qui vous amène à ne pas dire la vérité –, c’est foutu. Bien sûr, il faut la dire avec beaucoup de respect des personnes, et d’abord par rapport aux faits, au réel. Mais il faut la dire : un fait bien analysé vous permet d’évoluer. Et la logique du pardon vous permet souvent d’apaiser les relations, parce qu’elle est totalement libératrice.

 

C’est vrai aussi dans les familles, pas uniquement dans les entreprises ! Mais c’est bien difficile, car c’est encore plus difficile avec les proches.

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Livre d'Or et trace magique 

Sur un petit carnet d'or chaque témoin a laissé sa trace du jolie moment de vie partagé lors de l'entretien.

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« Être un peu paresseux (pas trop !)

conduit à se laisser guider sur les chemins de la vie et à accepter des risques que l’on n’aurait jamais imaginés.

 

Merci Cyr-Igaël d’avoir « osé » et poussé ma porte en me forçant à dire ce que je n’aime pas trop révéler … »

Vincent

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