Risque d'oser rêver pour réparer le monde
par Haïm Korsia
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Risque d'oser rêver pour réparer le monde
« Le plus beau risque est de vivre et le vrai risque est de ne pas oser, de rester enfermé. Ne pas oser c’est l’imprudence. Si les gens peuvent juste voir le monde un peu plus beau parce que j'aurais su le leur montrer, cela me va. »
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Témoignage en Risque de Chance, le 16/09/2025 à Paris d’Haïm Korsia Grand Rabbin de France.
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En tant que Grand Rabbin, surdiplômé, ex-aumônier des armées et de polytechnique, mari, papa, gone Lyonnais pouvez-vous me dire quel est le plus beau risque dans la vie svp ?
Oser. C'est oser ne pas rester enfermé dans une naissance, un lieu, une histoire, une famille, une vie. Oser rêver.
Avez-vous un exemple vécu ?
Toute la vie n'est qu’oser. Je n’aurais jamais osé penser être ce que je suis maintenant car personne ne pense à l'impossible. Vous me dites que certains le vivent mais je ne suis pas certain qu'ils l’aient planifié. A un moment ils osent y penser et mettent en marche les choses selon les rencontres et les opportunités. Personne ne peut paramétrer les choses pour se dérouler exactement comme il le souhaite car ce n’est pas la vie, c'est un ordinateur.
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Comment le vivez-vous et qu'est-ce qui est vraiment important pour vous, voire plus grand que vous ?
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C'est une mission. On arrive quelque part pour faire quelque chose. C’est une fonction. Par exemple j'ai vraiment adoré mon job dans les armées et cela m'a fait de la peine de quitter ce monde, ces hommes, ces femmes, qui est un monde d'engagement très fort. Je vis la même chose différemment là maintenant et je vivrai la même chose différemment après. Cela fait partie de la façon d'oser ne pas être enfermé dans quelque chose.
Quelle est votre contribution au monde, votre mission, votre vocation ? Je l'appelle votre étoile, pour répondre à la question simple de mon livre « Que fais-tu là sur le passage » ?
Je pense qu’il y a une réalité, que l’on est là pour faire quelque chose. Quoi je ne sais pas mais au moins réparer le monde. Face aux brisures que l’on constate, réparer le monde c'est d'abord se réparer soi et réparer les autres autour de soi. Essayer de créer du lien. Rafistoler c’est moins beau mais c’est cela réparer le monde. Malheureusement nous en sommes vraiment à rafistoler aujourd’hui. Oui nous rafistolons tous. Réparer n'est pas forcément remettre en état absolu mais faire en sorte que cela tienne. Depuis Paul Valéry nous savons que les civilisations meurent mais la question est comment on fait pour les entretenir ? Ce sont des efforts et c'est ce que j'appelle réparer le monde. Une notion juive nommée Tikkun Olam est la réparation du monde. Tous nos actes entrent dans quelque chose qui est soit la réparation, soit la destruction. Ce n’est pas compliqué.
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Qu’est-ce que vous reconnaissez en vous-même, par vous-même qui vous donne le goût de vivre ?
Par moi-même je ne sais pas, mais tout. La vie présente des choses, des choix et des rencontres merveilleuses. Tout offre de vivre, tout.
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Face au difficile, n’est-ce pas souvent en s’ouvrant à tout autre chose que les solutions naissent ?
Oui parce que si l’on s'enferme dans l'obsession de résoudre le problème, on ne voit pas les solutions arriver. Souvent elles arrivent par des voix mystérieuses, des voix qui nous dépassent. Il faut être capable de savoir voir les choses difficiles à voir. Donc c'est un principe : si on s'enferme sur ce que l'on fait, on ne peut pas trouver la solution. La seule solution c'est de s'élever et donc de ne pas rester enfermé dans quelque chose. Par exemple essayez de trouver un titre de film. Si vous vous obsédez vous ne le trouvez pas. Vous passez à autre chose et à un moment paf ! ça apparaît. C’est le même topo tout le temps. L'obsession sur quelque chose nous empêche de saisir les voix pour régler le problème que l'on cherche à régler.
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Est-ce un risque de chance de se prénommer Haïm soit la vie ?
Quand vous jouez au foot avec vos copains c'est moins pratique que Pierre, Paul, Jacques, mais au fond le prénom c'est déjà une vocation. Oui la vie a toujours été comme une sorte de signe. Je crois que...
Livre d'Or et trace magique
Sur un petit carnet d'or chaque témoin a laissé sa trace du jolie moment de vie partagé lors de l'entretien.

« Un risque est toujours une opportunité car Hölderlin (1770-1843) disait :
« Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve. »
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Bien à vous.
Haïm Korsia »